Jean Besse

Fonctions actuelles:

            Physicien CE1(depuis Sept 2002)

            Bénéficiaire d'un contrat d'encadrement doctoral et de recherche depuis 1990

 

Adresse administrative:

Institut de Physique du Globe de Paris (UMR 7154)
1 Rue Jussieu
75238 Paris Cedex 05
Tel: +33 1 83 95 74 87
Fax: +33 1 83 95 77 18
besse@ipgp.fr

           

Date et lieu de naissance:

            11/5/1952 à Courbevoie (92)

           

Nationalité :

            Française

           

Fonctions:

            Assistant, puis Maitre de conférence Paris 7 :         1981- 1989

            Physicien IPGP                                                       depuis Juin 89

 

Diplômes:

            Jan. 1981        Thèse de 3ème cycle              Univ. Paris 7

            Dec. 1986       Thèse d'état                            Univ. Paris 7

           

Séjours à l'étranger

            Année de recherche post-doctorale au  Lamont Doherty Geological Observatory  Columbia University, New York, USA , 1980-1981

Distinctions et Prix

Prix Louis Barrabé de la Société Géologique de France                   (1999)

Prix Léon Lutaud de l'Institut.                                                           (1999)

Fellow American Geophysical Union (AGU)                                  (2008)

 


 

Initialement maitre de conférence à l’Université Paris7, j’ai été nommé Physicien à l'I.P.G de Paris dans le laboratoire de Paléomagnétisme et Géodynamique en 1989. J’ai travaillé à la fois sur la dynamique interne et externe de la planète, en utilisant les outils du paléomagnétisme. Tout d’abord, j’ai contribué à la première étude scientifique du plateau du Tibet pour déchiffrer les mouvements en latitude ainsi que les déformations des blocs tibétains et reconstitué les géographies successives de l'Asie depuis 250Ma ainsi que celles de la Téthys. Nous avons ensuite démontré avec V. Courtillot que les énormes étendues de "traps" à la limite KT (plateaux basaltiques) s'y sont formées en moins d'un million d'années, au moment de l'extinction en masse des espèces. Conscient de la mauvaise qualité des chemins de dérive des pôles, j’ai analysé les bases de données paléomagnétiques mesurées dans le monde et en ai tiré des reconstructions paléogéographiques ainsi que des courbes de dérive apparente du pôle aujourd'hui très utilisées. A partir de ces données, j’ai mis en évidence de grandes dérives du pôle de rotation de la Terre par rapport à la lithosphère et au manteau sur les 200 derniers millions d’années. Actuellement, l’un des principaux enjeux concernant la dynamique de la Planète consiste à fournir un cadre complet et cohérent pour ses différentes manifestations, et préfigure une révolution aussi importante que celle de la tectonique des plaques : même si chaque système a ses caractéristiques propres, les couplages entre les différentes enveloppes (atmosphère, océan, croûte, manteau, noyau) imposent une approche globale, pour laquelle j’ai toujours milité, que ce soit dans ma recherche personnelle, en enseignement, ou comme point de vue de politique scientifique. Le potentiel d’étude de processus couplés par le paléomagnétisme, que ce soit par l’étude du champ magnétique lui même, ou par sa capacité à appréhender le déplacement des plaques peut répondre quantitativement aux nombreuses questions concernant l'origine, le devenir, le mode de fonctionnement de systèmes internes ou externe, de la tomographie globale à l’évolution du climat sur les grandes échelles de temps. C’est la raison pour laquelle, tout en continuant mon travail de Paléomagnéticien de base, j’ai établi de nouvelles collaborations, d’abord avec les climatologues, puis avec des sismologues et des géodynamiciens. Ainsi, l’utilisation de modèles, si ceux ci prennent en compte une terre réaliste et sont validés par des données naturelles, ouvre un champ de recherche pluridisciplinaire passionnant, comme la simulation du comportement du manteau, ou de la dérive des pôles, les simulations climatiques, et bien d’autres dans lequel le paléomagnétisme occupe (et occupera) une place importante. Les travaux récents ou en cours sont sont brièvement résumés ci dessous : 1) Mes recherches les plus actuelles traitent de la géologie Précambrienne (Archéen et Néoprotérozoïque) au Canada, en Australie et en Inde, en étudiant d’une part les caractéristiques du Champ Magnétique Terrestre, d’autre part la tectonique des plaques. Nous montrons que l’intensité du Champ magnétique terrestre est significativement plus faible que l’intensité des périodes géologiques récentes. Nous avons mis en évidence une série d’inversions parmis les plus anciennes à partir d’un forage à Pilbara en Australie datés de 2.7 Ga. Nous essayons également d’établir des estimations réalistes de la « vitesse limite » des plaques (et même tenter des reconstructions) pour l’Archéen et le Paléo-Protérozoïque.Ces données seront comparées et intégrées aux grandes théories sur l’évolution de la géodynamo et de l’évolution des continents. 2) L’évolution du climat au cours des temps géologiques et ses conséquences sur les biomes par l’étude de l’impact de la tectonique des plaques (en utilisant en particulier les reconstructions paléogéographiques issues du paléomagnétisme). Ce travail, résolument pluridisciplinaire (collaboration G. Ramstein, F Fluteau), a été l’un des ferments du programme INSU/CNRS Eclipse, et a permis de montrer l’importance du forçage du climat par la tectonique des plaques ainsi que d’en étudier les mécanismes dynamique pour certaines périodes clés (évolution de la mousson depuis le Tertiaire, climats chauds du Crétacé, Climats Permo-Trias et évolution de la colonisation de la planète par les flores, etc…). Mes recherches récentes portent sur le Précambrien et le Paléozoïque, et plus précisément sur les apports paléomagnétiques de la caractérisation des grandes glaciations Néoprotérozoïques. La détermination de chemin de dérive des pôles globaux à haute résolution pour les périodes plus récentes du Crétacé Supérieur et du Paléocène (LPTM) nous permet d’expliquer des évènements climatiques ou paléo-environnementaux remarquables. 3) Dynamique du manteau et de la lithosphère. Nos recherches en collaboration, avec A. Davaille et E Stutzmann, portent sur l’interprétation de la convection à grande échelle, en confrontant modèle de tectonique des plaques et tomographie. Nos travaux vont des points chauds (volcanisme ancien, dislocation de la Pangée) aux zones de subduction, ou nous établissons les bilans de croute subductée et les comparons aux diverses estimations d’anomalies de vitesse sismiques. Ceci nous permet de retracer par exemple l’histoire 3D du manteau sous les Amériques en combinant sismologie et tectonique des plaques. Comme nous l’expliquerons ci dessous, cette approche nous permet de mieux modéliser la dérive des pôle. Nous continuons ce travail du côté Asiatique afin d’avoir une évaluation complète de l’activité de la plaque Pacifique et des collisions de l’Est de l’Asie. 4) Je continue évidemment à augmenter et améliorer la base de données paléomagnétique sur le terrain dans le but d’améliorer la résolution et la fiabilité des chemins de dérive des pôles, et d’affiner les reconstructions. J’ai entrepris notamment l’étude de séries en Italie à très haute résolution basées sur la magnétostratigraphie nous permettant de caractériser des épisodes « fins » de mouvements du pôle (et d’étudier par ailleurs la tectonique de la région). Les études de la convection mantellique et de son évolution au cours des temps géologiques nous permettent d’étudier le mécanisme des grandes dérives du pôle de rotation de la Terre connue également sous le nom de True Polar Wander (TPW) liées aux anomalies de masse du manteau et de leur évolution au cours des temps géologiques, que nous tentons de modéliser avec M. Greff : les anomalies de masse du manteau varient sur des échelles de temps géologiques: elles sont responsables du géoide observé actuellement et des topographies qui existent aux différentes discontinuités à l’intérieur de la Terre. Leurs variations dans le temps engendrent les grandes dérives du pôle de rotation. La méthodologie utilisée est toujours une approche directe modélisant, la source d’excitation, et en déduisant les perturbations associées du tenseur d’inertie de la Terre et celles du vecteur rotation. Il s’agit donc d’une approche théorique, suivie d’une modélisation numérique puis d’une validation des résultats avec les observations paléomagnétiques, qui nous a permis de resituer le TPW dans le cadre de la dynamique profonde de la Terre.

 

Enfin, ma carrière comme physicien à l'IPG de Paris depuis 1989 m'a conduit à y diriger une unité CNRS (GDR de magnétisme des roches), puis l'équipe de Paléomagnétisme et Géodynamique. Depuis mon passage de Maître de Conférences à Physicien, j'ai toujours gardé un contact étroit avec l'enseignement, en particulier à Paris 7, ou je m'occupe au sein du Mastère Step de la spécialité Géologie et Risque Naturel. J'ai été membre de nombreux comités du MEN, du CNRS, de l'INSU, du BRGM, et ai assuré pendant 4 ans la Présidence de la section 11 du CNRS.


Activités de Recherche.

 

Paléomagnétisme et dérive des pôles.

Mouvements et déformation des plaques au cours des temps géologique constituent  l'un des axes forts de ma recherche. J'ai porté un effort tout particulier sur la définition de chemins de dérive apparent des pôles. Combiner les données paléomagnétiques des grands blocs pour les 200 derniers millions d'années en s'appuyant sur les derniers modèles cinématiques d'ouverture des océans Atlantique et Indien a permis de montrer l'excellente qualité de l'approximation fondamentale du "dipôle géocentrique axial" sur laquelle repose le paléomagnétisme (collaboration V. Courtillot). Nous avons mis en évidence un terme quadrupôle persistant de l'ordre de 3% du dipôle sur les derniers 200 Ma en accord avec l'analyse des données du Plio-Quaternaire, et pas de contribution significative de termes octupolaires. Nous proposons de nouvelles courbes affinées de dérive apparente des pôles géomagnétiques des grands cratons que nous utilisons pour améliorer les reconstructions paléogéographiques.  Les chemins de dérive des pôles que nous avons publiés constituent une référence utilisée largement par la communauté paléomagnétique mondiale et trois des articles sur cette thématique figurent dans la base des articles les plus cités internationalement de l'ISI.

A partir de là, nous avons abordé la  caractérisation de la dérive de l'axe de rotation de notre planète par rapport au manteau en fonction du temps (appelée dans la littérature dérive vraie , True Polar Wander ou TPW). Nous nous appuyons sur les points chauds et notre chemin de dérive des pôles magnétiques (lié à la dynamo). Nous montrons que la nature du TPW est épisodique (Fig1) avec des périodes sans grands mouvements du pôle, et des épisodes très rapides pendant le Crétacé et les 5 derniers millions d'années ou curieusement vitesse et direction sont identique à la dérive séculaire estimée par géodésie spatiale.  Ces dérives, de l'ordre de la dizaine de cm/an (voire d'avantage) affectent le manteau terrestre et la lithosph�re. Une dérive des pôles de prèès de 30° est suggérée sur les derniers 200Ma et son existence au moins sur les derniers 130Ma, prouvée par la comparaison d'un jeu de données indépendantes (Océans Indiens/Atlantiques et Pacifique). Ces travaux ont été largement utilisés par la communauté des géodynamiciens du manteau.

 Le basculement du pôle de rotation est un phénomène qui peut ètre expliqué par des variations d'anomalies de masse sur les échelles de temps géologiques, qui perturbent l'inertie de la planète  Ces anomalies de masse (ou de densité) de grandes longueurs d'onde sont largement induites à l'échelle du million d'années par l'évolution de la convection mantellique (plaques subductées et superpanaches). Nous travaillons sur ces problèmes en tentant une modélisation du processus (M Greff-Leftz, Equipe de Géomagnétisme de l'IPGP).

 

Fig1 : Grandes dérives du pôle de rotation de la Terre (True Polar Wander) depuis 130 Ma pour le manteau. Les estimations pour le Pacifique et l'Indo-Atlantique sont basées à partir de données complètement indépendantes et  montrent de grandes similarités interprétées comme démontrant du TPW. Elles montrent également des désaccords : mouvements importants entre points chauds (Besse and Courtillot, 2002)

 

Ainsi, nous avons démontré l'influence considérable du mode de convection possible à une plume de la planète Mars sur le comportement de son pôle de rotation durant son histoire précoce (Thèse H. Rouby). Nous tentons maintenant de modéliser ce processus sur la planète Terre en calculant les perturbations du tenseur d'inertie induites par les zones de subduction et les remontées de matériel chaud à travers le manteau (dont les effets sont de même ordre de grandeur) et leurs actions sur l'axe de rotation. Nous faisons en particulier des expériences de sensibilité pour essayer d'évaluer les rôles respectifs des subductions, des deux super-panaches africain et pacifique et des rhéologies du manteau et de la lithosphère.

Une tâche importante est d'améliorer et de compléter la base de donnée paléomagnétique. Les chemins de dérive des pôles des grands continents sont en effet connus dans leurs grandes lignes, au moins pour les périodes Mésozoiques et Paléozoiques. Néanmoins, une analyse plus détaillée montre des lacunes importantes.  Par exemple, le manque et la mauvaise qualité des données pour certaines périodes impliquent des lissages très importants masquant des évènements dont les durées caractéristiques sont de l'ordre de la dizaine de millions d'années et l'amplitude de 10¡ ou moins. Les chemins de dérive des pôles sont-ils si lisses qu'on l'imagine  Y a t-il  au contraire fréquemment des petits mouvements  correspondant à des évènements de type True Polar Wander avec une incidence forte sur le climat et la biosphère 

 

Figure 2 : Comparaison des Déclinaisons et Inclinaisons (symboles ouverts) provenant d'une magnétostratigraphie à haute résolution  en Italie (Thèse de S. Satolli, 2007) avec celles (symboles fermés) provenant du chemin de dérive synthétique des pôles de B&C (2002). Noter l'excellente correspondance entre les deux sets de données et le saut d'inclinaison aux alentours de 100Ma : Ce dernier correspond t-il à un événement de True polar wander 

 

Les périodes que nous considérons vont du Jurassique au Paléocène. En ce qui concerne le Mésozoique de la plaque Afrique, les données sont incertaines ou insuffisantes en nombre ou qualité. Il s'agit pourtant d'une période-clé de l'évolution de la terre (niveau de la mer très haut, dislocation majeure enfin une période ou de grandes dérives du pôle de rotation de la Terre alternent avec des périodes beaucoup plus calmes, attestant de changements ou mouvements importants dans le manteau terrestre). C'est la raison pour laquelle nous avons effectué un chemin de dérive des pôles à très haute résolution en Italie. Nous avons mis au point une méthode alternative (thèse de doctorat de Sara Satolli (2007), collaboration F. Speranza, INGV Rome) qui utilise les données magnétostratigraphique provenant de la chaîne orogénique des Apennins Septentrional. Une méthode pour corriger les rotations tectoniques a été mise en oeuvre et a permis la reconstruction d'un chemin de dérive apparent des pôles à très haute résolution de l'Apulie entre 150 et 100 Ma parfaitement daté (à l'échelle du chron) car corrélé à l'échelle magnétique des temps. Nous montrons que l'Apulie suit rigoureusement les mouvements de l'Afrique à cette période (promontoire quasi rigide), et que le changement global de direction des plaques est daté de  l'anomalie M11 exactement. Il pourrait correspond à un changement brusque de direction du TPW. Par ailleurs, un mouvement de dérive brutal situé vers 100Ma, semble correspondre à un événement climatique global reconnu dans divers types d'environnements. Avec M.G. Moreau, nous avons mis en évidence un saut de dérive similaire au Paléocène dont je parlerais ensuite, dans le chapitre sur le climat.

 

Evolution paléogéographique et  déformation de la lithosphèère continentale.

J'étudie également  l'évolution des grands assemblages continentaux, lorsque l'on ne dispose plus d'anomalies magnétiques marines pour replacer les continents et blocs ou que la tectonique déforme profondément ceux-ci. La Téthys en particulier est le siègee de processus d'une importance géodynamique exceptionnelle : Tout au long de la bordure Nord du Gondwana se produisent des épisodes de rifting répétés depuis le Paléozoique ancien. Des blocs ou même de véritables continents s'individualisent d'ouest en est du système, puis migrent vers le nord et rentrent en collision avec la marge Sud Eurasiatique. Les collisions successives se font à une telle échelle qu'elles fournissent les "tectotypes mondiaux" des différents modes de déformation de la croéte et de la lithosphère continentale.

Les données paléomagnétiques issues en particulier de nos travaux ont apporté un éclairage nouveau sur la géodynamique de l'Asie. Citons ainsi l'age de collision à 50 Ma proposé pour l' Inde et l'Asie, l'estimation des quantités de raccourcissement depuis cette période, les âges tardifs de collision, Jurassique inférieur pour la suturation finale Chine du Nord/ Chine du Sud et Jurassique terminal pour la suturation finale Mongolie/Sibérie qui ont radicalement changé notre vue des reconstructions du Mésozoique et de la fin du paléozoique. Nos études paléomagnétiques en Thaïlande (Thèse de Z Yang, 1992) nous ont permis de démontrer le rôle fondamental du modèle d'extrusion proposé par P. Tapponnier, en appuyant l'idée qu'une grosse partie de la déformation de la lithosphère continentale est localisée dans des grandes failles, en montrant par nos données un rejet de plus de 1200Km sur la faille du Fleuve Rouge.

 

Figure3 : Paléogéographie au Permien: La Téthys n'apparaît plus comme une vaste mer ouverte sur le Pacifique, mais une mer barrée par les continents de Chine du Nord et du Sud. Ce type de carte, avec les mers épicontinentales et Paléoaltitudes nous servent à forcer un modèle de circulation atmosphérique (GCM). modè

 
Nous nous sommes intéressés à l'histoire Permo-Triassique de la Pangée, afin de préciser si ce super-continent issu de la collision Hercynienne formait un ensemble immuable et rigide ou si sa géométrie avait été affectée par de profondes évolutions entre le Carbonifère et l'ouverture de l'Océan Atlantique au Jurassique. 
Des études sur le Permo/Trias d'Arabie Saoudite et d'Argentine nous ont permis d'apporter de nouvelles contraintes en résolvant le problème de l'‰ge des pôles magnétiques, et la nature primaire de leur aimantation. L'excellente cohérence entre les diverses données disponibles sur le Gondwana de l'Ouest et la comparaison entre les chemins de dérive apparente du pôle (CDAP) pour la Laurussie et le Gondwana montre une différence significative entre les pôles de mèmes âges pour les périodes plus anciennes que 210 Ma, que nous interprétions en terme de mouvements relatifs entre la Laurussia et le Gondwana. Reste que les quantités de mouvement alors en jeu (décrochement de quelque 3000Km entre les deux méga-blocs) posent toujours problème, et justifient la poursuite de ce programme actuellement au Maroc afin de caractériser dans l'espace et dans le temps d'éventuelles anomalies de champ magnétique ou des phénomènes de biais d'acquisition d'aimantation suggérés par d'autres auteurs.
Nous avons également étudié le transit de blocs au travers de la Téthys du Permien au Crétacé (Thèse de Saidi). Nous proposons pour le bloc d'Iran un âge de collision Trias moyen à supérieur, en bon accord avec l'analyse tectonique et déterminons également la vitesse d'expansion et l'azimut de la paléo-ride Océanique NéoTéthysienne. La vitesse de 13cm/an est  sensiblement comparable à celle de l'Inde au Tertiaire. Ces données permettent de préciser la cinématique des Paléo-Océans pour ces périodes reculées, bien que les anomalies magnétiques de ceux-ci aient disparu depuis longtemps sous les marges actives. Ces deux derniers résultats (ainsi que les nombreuses accrétions de la fin du Permien en Eurasie, Sibérie, KhazakstanÉ) permettent de nier l'existence d'un super-continent Pangéen immuable pendant 100Ma: bien au contraire nous documentons quantitativement la destruction d'un continent (Gondwana) au profit de la création d'un autre continent (l'Asie) dans le domaine temporel d'existence de la Pangée lui-même.

 

Paléomagnétisme, Tomographie, Dynamique du Manteau.
L'augmentation du nombre et de la qualité des données sismologiques permet aujourd'hui d'affiner les modèles tomographiques du manteau, qui peuvent à leur tour ètre comparés avec les observations en surface, volcanisme et zones de subductions dont la position au cours du temps est connue grâce à la cinématique des plaques et aux données paléomagnétiques. Ce type d'étude, couplé à une interprétation en termes de mécanique des fluides permet de mieux en mieux comprendre les structures de la tomographie à grande échelle et d'apporter des contraintes fortes sur la convection mantellique. Nous avons établi  une collaboration avec le laboratoire de Sismologie (Eléonore Stutzmann) et de dynamique des fluides géologiques (Anne Davaille). Partant d'une série de modèles tomographiques à très haute résolution (ondes S, données Géoscope), nous avons effectué une reconstitution de l'histoire des plaques en surface dans le Pacifique Est et interprété dans le manteau les anomalies  positives en montrant qu'elles résultaient de la subduction et de la fragmentation de la plaque Farallon depuis au moins 120Ma. Nous avons également fait le bilan de la quantité de plancher océanique subducté, et montré que les anomalies positives en base de manteau à 2900 Km correspondaient à de la croéte injectée dans le manteau aux alentours de 100Ma (Thèse de Y. Ren).  Nous continuons maintenant ce travail en étudiant la structure des subductions Pacifique Ouest .

 

Figure 4 : Sections tomographiques effectuée suivant les "flowline" issues des reconstructions de la convergence Pacifique Amérique

 

 

Cette reconstitution globale du Pacifique, en surface par nos reconstructions et en profondeur par la tomographie, devrait nous permettre de  répondre à de nombreuses questions telles que : à quelle plongent effectivement les slabs (observation centrale dans le choix modèle d'une convection à 1 ou 2 couches) 

Quelles l'interactions entre les slabs du Pacifique et ceux de la Téthys   Peut on  réconcilier les bilans de croûte subductée et les observations tomographiques, qui sont actuellement contradictoires dans la littérature. L'identification des courants chauds ascendants  dans le manteau profond à partir des anomalies de vitesse négatives est plus délicate car la relation avec leur manifestation en surface est moins bien comprise. Les édifices de type points chauds ou  les traps sont la signature en surface des courants chauds ascendants. Nous avons vérifié par la reconstruction paléomagnétique de ceux ci la Théorie d'Anne Davaille montrant que les anomalies de vitesses négatives observées dans la région indo-atlantique peuvent être interprétées comme la signature de la déstabilisation périodique d'une couche limite thermique chaude et chimiquement hétérogène à la base du manteau. Leur position reconstituée au cours du temps (Figure 5) est essentiellement située sur les 2 grandes zones d'anomalie négatives, montrant ainsi une pérennité de ces régions au cours des temps géologiques (au moins sur les derniers 250Ma), et une convection organisée par de grandes zones localisées de subduction (Pacifique et Téthys), entre lesquelles remontent les gros points chauds (sur les bordures comme proposé par V. Courtillot) et, de façon plus diffuse, les courants chauds ascendants.

 

traps-tomo

 

Figure 5. A) Reconstruction paléomagnétique à 250Ma et image tomographique de Grand à 2900Km. B) Les principaux traps anciens reconstruits sont situés sur les zones d'anomalies chaudes actuelles.

 

Enfin, l'un des problèmes importants pour comprendre la dynamique de la convection est l'origine des variations de température dans le manteau. Nous avons réalisé une étude avec Eric Humler, en utilisant des analyses géochimiques sur les éléments majeurs (en particulier Na8) issus d'échantillons provenant de basaltes Océaniques présents et passés. Ces analyses, convertibles en températures du manteau supérieur, sont replacées dans leur position initiale (reconstructions depuis 200Ma) et montrent que la température du manteau est influencée dans l'espace et dans le temps par la distance de celui-ci aux grandes masses continentales.

 

Etude de l'impact de la tectonique des plaques sur les climats :

Bien sûr, nos études paléomagnétiques permettent de proposer des reconstructions dynamiques au cours de nombreuses périodes géologiques. Or, sur de longues échelles de temps, la tectonique des plaques constitue l'un des forèages majeurs du climat. Nous avons lancé avec G. Ramstein (LSCE) un projet pluridisciplinaire comprenant, outre les laboratoires de Paléomagnétisme et de Tectonique de l'IPGP et le laboratoire de Modélisation du Climat et de l'Environnement du CFR/CEA, divers laboratoires de sédimentologie, tectonique, paléontologie et de Paléobotanique (Thèse de F. Fluteau, depuis recruté MCF, puis Professeur depuis 2007). L'outil utilisé est un Modèle de Circulation Générale Atmosphérique (AGCM).

 

Fig6)  Influence de la paléogéographie sur le champ de pression  (du bas vers le haut  reconstructions à 30,10 et 0 Ma). On voit la dépression thermique continentale (en bleu) se renforcer (l'advection  accrue d'air humide renforce alors  la mousson) alors que les bras de mer ou les mers épicontinentales se ferment progressivement. (Fluteau et al, JGR,1999)

 

Les climats simulés représentent  la réponse de l'atmosphère en équilibre avec un certain nombre de conditions aux limites imposées (distribution terre-mer, relief,  température de surface des océans, banquise, végétation). Nous avons choisi des situations géologiques très contrastées, ou l'impact de la tectonique des plaques devrait jouer un rôle déterminant dans les changements climatiques. Ce travail renouvelle la recherche en paléoenvironnement continentaux qui prend un essor récent important, en particulier au travers du programme interdépartemental Eclipse dont il a été un des ferments.

Notre première étude par exemple a porté sur l'impact climatique de la collision Inde-Asie. Des expériences de sensibilité ont permis de montrer le rôle mineur de la surrection du plateau Tibétain mis en avant par beaucoup de chercheurs. Au contraire, nous montrons que le retrait des mers continentales et la fermeture des bras séparant les blocs Afrique-Arabie et Eurasie, ainsi que le mouvement vers le Nord des plaques jouent un rôle capital sur le déplacement et les renforcements des moussons sur l'Inde, mais également sur la mousson d'Afrique (Fig6). Nous étudions également les climats de nombreuses autres périodes, profitant des nouvelles cartes paléogéographiques synthétisées en particulier à partir des données paléomagnétiques pour ces périodes. Sans rentrer dans le détail, ces études nous permettent bien sér d'appréhender certains aspects de la modification du climat, au Permien et au Crétacé. Nous avons été plus loin en essayant d'étudier les routes ou modalités de colonisation des végétaux pendant le Permien, à partir des intersections entre établissement ou destruction de ponts continentaux, établissement de reliefs ou évolution de la température et de la pluviométrie déterminée à partir de l'AGCM comment et quand des végétaux ou animaux au cours du temps colonisent ou quittent un territoire terrestre donné. Cet apport est fondamental car il permet de vérifier en partie certaines approximations actualistes en biologie végétale.

Depuis, je poursuis ce type de travail dans d'autres directions. La Thèse de M. Macouin a porté sur l'étude paléomagnétique des fameuses séries de Doushantuo (Chine), qui nous a permis de proposer un pôle pour la Chine du Sud au Néoprotérozoique vers 600Ma (Collaboration Z.H. Yang, Beijing). Nous montrons que la Chine du Sud était un bloc appartenant au Gondwana déjà en formation à cette période. Nous avons proposé des reconstructions paléogéographiques pour ces périodes confortant l'existence d'épisodes de glaciations globales de la Terre (snowball earth) en montrant la présence de glaciations sur les régions intertropicales et équatoriales, mais mis en question le processus d'entrée en glaciation de Shraag ou de de Hoffman, dé à un  pompage de CO2 accru par la position équatoriale de continents. Nous avons  clarifié le nombre et la chronologie des glaciations en Chine en utilisant une stratigraphie basée sur la géochimie des isotopes oxygène/carbone.

Actuellement, je m'intéresse aux conséquences climatiques des variations brutales de changements de l'axe de rotation de la Terre expliquées plus haut. Au Paléocène (LPTH), des données paléo-environnementales montrent des caractéristiques étranges: des forêts de Conifères ou même de feuillus semblent s'étendre à des latitudes très hautes, pratiquement au Pôle Nord, ainsi que des faunes de vertébrés, en particulier des crocodiliens. Si la température n'est pas un frein à leur développement (il s'agit des périodes parmi les plus chaudes de l'histoire de la Terre), le manque de lumière en hiver constitue un problème. En "stackant" des données de magnétostratigraphie, nous mettons en évidence un brusque mouvement de dérive du pôle exactement à cette période, et montrons que les espèces susnommées se développent préférentiellement aux périodes ou leur biotope est situé à l'extérieur ou à la limite du cercle polaire. Nous discutons également la variation de taille des anneaux d'accroissement des arbres en fonction des changements de latitude. Nos travaux en cours sur le Crétacé en Italie semblent montrer des phénomènes similaires à l'Albien-Aptien.

 

Etude du Champ Magnétique terrestre  ancien:

Les variations à long terme de la fréquence des inversions du champ magnétique terrestre constituent l'un des signaux anciens les plus remarquables issus de l'intérieur de la terre dont la physique reste particulièrement incomprise. Ce comportement non-stationnaire devra pourtant clairement ètre pris en compte pour toute modélisation de la dynamo terrestre ou des conditions aux limites manteau/noyau. Nous avons suggéré l'existence d'une constante de temps (de l'ordre de 1 à 2 108 ans) entre périodes sans renversements du champ magnétique terrestre qui pourrait refléter des changements à long terme à l'interface manteau/noyau. Nous construisons actuellement avec Y.Gallet une échelle magnétique de référence des inversions pour le Permo-Trias, car les séries temporelles disponibles restent encore trop courtes (ou erronées). Nous étudions l'évolution de la fréquence des inversions entre les périodes longues sans renversement du champ magnétique terrestre. Notre but est en effet de dégager des constantes de temps caractéristiques de phénomènes géologiques. Nous avons été les premiers à décrire des inversions fréquentes du champ au Trias, alors que les auteurs précédents prévoyaient une période normale longue de plusieurs dizaines de millions d'années. Nous sommes actuellement en mesure de proposer une échelle magnétique des temps sur plus de 40 Ma.

L'origine du champ magnétique terrestre remonte au moins à 3.5 milliards d'années, en fait aussi loin que l'on puisse trouver des roches volcaniques aimantées. Il est tout à fait raisonnable de penser qu'à cette époque la dynamo fonctionnait dans des conditions fort différentes, sans graine solide, en se refroidissant lentement jusqu'à ce que la température en son centre atteigne le point de solidification du mélange. Pour étudier cette évolution, nous avons commencé avec J.P. Valet un projet de détermination des paléointensités et des directions paléomagnétiques de séries volcaniques d'‰ges compris entre 1.5 et 3.0 Ga.

Fig 7 Données d'intensité du champ magnétique obtenues par méthode de Thellier et Thellier (1959)  utilisant des pTRM checks (Macouin et al, 2006).

 

 

Les études conduites sur les roches du protérozo•que au Canada indiquent un champ plus faible que le champ actuel  (Thèse M. Macouin). Mais la forte variabilité de l'intensité du champ, (telle qu'on l'observe par exemple pour les 800 derniers millénaires) nécessite un échantillonnage exhaustif de telle sorte que la moyenne soit statistiquement significative.  Des problèmes liés à la fidélité d'enregistrement du signal ne sont également pas exclus. C'est pourquoi nous poursuivons ces études en Australie, dans deux carottes de forage à 2.7 et 3.3Ga et en Inde (Thèse Ch. Poitou) à 2Ga. Dans le premier cas, les résultats préliminaires nous permettent de plus de contester la vitesse des plaques de plus de 1m/an proposée dans la littérature pour la remplacer par une vitesse plus actuelle de 13 cm/an.


Publications :

 L. TAUXE, J. BESSE, J. LABRECQUE, Paleolatitudes from DSDP Leg 73 sediments cores: implica J.tions for the apparent polar wandering path for Africa during the late Mesozoic and Cenozoic, Geophys. J.R. astr. Soc, 73, 315-324, 1983.

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