Introduction Générale
|Surveillance et recherche en volcanologie|
|Apport des mesures de déformations|
|Méthodologie du champ de déformation|
|Le Merapi : volcan « laboratoire »|
|Plan de la thèse|
|Petite réflexion sur la modélisation en volcanologie|
Surveillance et recherche en volcanologie
Les volcans sont une des expressions formidable de la dynamique du Globe, une des rares dont on puisse parfois observer lévolution à léchelle humaine. Notre planète compte à lexclusion des nombreux volcans sous-marins encore très mal connus environ 600 volcans en activité, pour la plupart situés dans des régions inhabitées et donc sans danger direct pour lhomme. Il existe cependant une centaine de volcans à hauts risques dans le monde (identifiés par lUNESCO), dont une majorité est localisée sur la « Ceinture de Feu » du Pacifique, principalement dans des pays surpeuplés. Depuis lannée 1700, on a recensé 27 éruptions qui ont fait plus de 1.000 victimes chacune, au total environ 260.000 morts. Pour ne citer que les plus importantes : le Tambora en 1815 (Indonésie), 92.000 morts, le Krakatau en 1883 (Indonésie), 36.000 morts et la Montagne Pelée en 1902 (Martinique), 29.000 morts. Plus récemment, en 1985, le Nevado del Ruiz (Colombie) a tué 22.000 personnes.
Attirés par la richesse des sols, ou du fait de lattachement à leur terre, de leurs convictions culturelles ou religieuses, ou plus simplement en raison de leur ignorance, les habitants vivant sous la menace des volcans doivent actuellement se compter en millions dâmes. À défaut dévacuer définitivement toutes ces zones, les volcanologues se doivent dévaluer les risques et dinformer la population afin de contribuer à la prévention des dangers.
On peut répertorier sept types de risques volcaniques qui présentent un danger direct (primaire) ou indirect (secondaire) pour la population : les coulées de lave, les retombées de cendres et de blocs, les écoulements pyroclastiques ou « nuées ardentes », les gaz, les lahars (coulées de boue), les glissements de terrain ou « avalanches » et les tsunamis (raz-de-marée). Chacune de ces manifestations externes peut faire lobjet détudes spécifiques qui, à la lumière de lactivité passée de chaque volcan, permettront dévaluer les menaces par des zonages cartographiques précis. Puis, en tenant compte des populations exposées et de la vulnérabilité du patrimoine socio-économique et culturel, des cartes de risques sont aussi établies.
Dans le cas particulier des coulées de boue provoquées par lexplosion dun lac de cratère, il est possible de résoudre le problème en aval : en Indonésie par exemple, les volcanologues hollandais ont creusé des tunnels dans les flancs des volcans Kelud et Galunggung (et dans une moindre mesure au Kawah Ijen), de façon à vider artificiellement leau de pluie qui saccumule dans les cratères et se transforme au contact des fumerolles en gigantesque réservoir dacide sulfurique. Il est également envisageable de dévier les trajectoires de petites coulées de boue ou de lave peu visqueuse afin dépargner des zones habitées (éruptions de 1983 et 1991 à lEtna). En revanche, lénergie et les volumes de matière mis en jeu lors déruptions explosives ou démission de nuées ardentes surpassent totalement les capacités techniques actuelles.
La volcanologie est dabord létude des processus internes qui engendrent ces activités de surface. Elle consiste à étudier lobjet « volcan » dans son contexte géologique : la genèse, la composition et la dynamique des magmas, ainsi que leur interaction avec la croute terrestre : les chambres magmatiques, les fractures, les nappes phréatiques... On y retrouve un apport de pratiquement tous les domaines des Sciences de la Terre : la géologie bien sûr, mais aussi la géochimie et tout ce que lon regroupe sous le terme générique de géophysique : dynamique des fluides, sismologie, géomagnétisme, gravimétrie, géoélectricité, géodésie... Grâce à ces diverses approches, la volcanologie moderne a connu un essor considérable ces vingt dernières années, et les principes physiques de la phénoménologie sont maintenant bien établis. On sait quune éruption peut se déclencher sous leffet de quatre types de phénomènes [Jaupart, 1997]:
- réalimentation du réservoir par du magma issu dune source profonde;
- changements détat de contrainte du réservoir sous leffet de la cristallisation du magma;
- interaction du magma avec leau contenue dans les fissures et pores des roches autour du réservoir (éruption dite « phréatique »);
- instabilité mécanique de lédifice volcanique soumis à des changements du champ de contraintes, à leffet de son propre poids, ou à laltération de ses roches.
La recherche fondamentale vise ainsi à améliorer notre connaissance de la structure et du fonctionnement de chaque édifice volcanique. Elle doit avoir pour but ultime la définition de modèles physiques, au sens large du terme, qui devront être de préférence quantifiables et toujours contraints in fine par des observations de terrain.
Les volcans sont cependant des objets géologiques complexes et les modèles physiques des phénomènes éruptifs nen sont quà leurs débuts. La phénoménologie revêt des formes très diverses pour chaque édifice volcanique et on manque dramatiquement de modèle de fonctionnement pour la quasi totalité des volcans dangereux [Jaupart, 1994]. La prévision des éruptions est pour cela difficile, mais leur détection ne pose actuellement plus de problème majeur. Le magma, lorsquil se fraye un chemin vers la surface, engendre un grand nombre de phénomènes détectables. Ainsi, une « auscultation » des variations des différents paramètres physiques et chimiques : sismicité, déformations, géochimie des laves et des gaz, volcanomagnétisme, microgravimétrie, thermographie... permet lobservation de son activité en « temps réel ». Cest le rôle de la surveillance qui interprète ces mesures au travers des modèles les plus fiables ou les plus simples permettant dappréhender létat et lévolution du volcan, et, finalement, tenter de prédire son comportement futur.
La surveillance est souvent réduite à la simple détection des éruptions : sans chercher à être intégrés dans un modèle physique complexe, les paramètres mesurés sont analysés directement en terme de variation dactivité volcanique (au sens statistique). Pendant chaque période de repos du volcan, une « ligne de base » est définie ; lorsquune majorité de paramètres en dévie, on parle de signaux « précurseurs » qui permettent de conclure à une situation inhabituelle ou alarmante. Dans ce cas, tous les types de mesures peuvent être exploités et notamment ceux issus des études fondamentales. On citera comme exemple le logiciel développé par Cornelius et Voight [1994] basé sur lestimation de laccélération des déformations ou daugmentation de lénergie sismique afin de prévoir la rupture mécanique dun volcan (« Materials Failure Forecasting Method »). Cette méthode sest montrée efficace a posteriori sur lanalyse des données dune dizaine déruptions à caractère explosif [Voight, 1988].
La recherche et la surveillance en volcanologie sont toutes deux des études pluridisciplinaires qui se basent sur des observations, allant de la simple description visuelle à la mesure de paramètres géophysiques extrêmement précis. Lart de la mesure, la métrologie, y joue un rôle tout à fait essentiel mais qui na donc pas la même finalité dans les deux cas. Pour la recherche, le but des mesures est de contraindre un modèle théorique. Pour la surveillance, on ne doit mesurer, par principe, que les paramètres utilisables pour les modèles déjà expérimentés que lon sest fixés, et qui seront appliqués.
Apport des mesures de déformations
Lapplication dun modèle physique à un volcan particulier se heurte au problème incontournable de linaccessibilité des paramètres fondamentaux : géométrie du réservoir et du conduit magmatique (la « plomberie » du volcan), état physico-chimique du magma et mécanique de lencaissant. Si toutes ces informations étaient précisément connues, elles seraient utilisées comme conditions aux limites dun modèle dynamique qui conduirait presque immédiatement selon lhypothèse déterministe ! à une prédiction fiable et rationnelle des éruptions : lieu de sortie de la lave, volumes éruptés, changements de régime et durée de léruption. Nayant accès quà des mesures de surface (comme pour la plupart des systèmes géologiques), on doit déterminer ces paramètres indirectement, avant même denvisager lapplication dun modèle de fonctionnement pour la prédiction.
Les études structurales en volcanologie sont un champ dapplication particulier des méthodes géophysiques de prospection du sous-sol. Elle se distinguent des autres domaines par deux caractéristiques : dune part les structures sont hétérogènes et non stratiformes, la modélisation requiert donc une haute densité de données ; dautre part les contrastes entre les diverses formations volcaniques et encaissantes sont souvent très forts. Les études de structures volcaniques sont réalisées principalement par la sismologie (localisation de séismes, distribution spatiale des vitesses dondes sismiques), la géoélectricité (distribution des résistivités électriques) et la gravimétrie (distribution des densités de masse).
Létude des déformations nest pas à proprement parler une méthode de prospection. Cependant, elle apporte des informations indirectes mais précieuses sur la structure interne des volcans. En effet, les variations de pression dans la chambre magmatique et les intrusions de magma vers la surface induisent des déformations du volcan détectables en surface. Si lon fait quelques hypothèses simplificatrices, par exemple le comportement élastique dun milieu semi-infini homogène, il devient alors envisageable de déterminer les caractéristiques de la source de déformations. Depuis les premières applications de ce type par Mogi [1958], des analyses ont été menées sur une douzaine de volcans actifs pour lesquels les mesures étaient abondantes. Elles ont permis de déterminer la position et la géométrie simplifiée des réservoirs (point, sphère, ellipsoïde, plan...) et den tirer des conclusions sur lalimentation de magma [Dzurizin et al., 1980; 1984]. Une synthèse récente de ces travaux a été faite par Dvorak et Dzurisin [1997].
Quelles que soient les hypothèses faites sur le comportement des roches, les observations doivent être suffisantes pour contraindre correctement les paramètres du modèle. Si lon veut approcher la complexe réalité, une modélisation requiert la mesure dun champ de déformations aussi dense que possible sur la surface de lédifice. Ce nest généralement pas le cas. Pour des raisons budgétaires ou logistiques, léchantillonnage spatial et temporel des mesures est souvent assez lâche et toujours incomplet. Il faut donc optimiser ces mesures par une approche méthodique.
Méthodologie du champ de déformation

Figure 1. Principe de létude géophysique dun volcan basée sur lobservation instrumentale et interaction avec la surveillance et la prévision des éruptions.
Une étude volcanologique basée sur lobservation prend sa source dans un premier modèle simpliste du fonctionnement du volcan (Figure 1). Ce modèle a priori est par exemple la position approximative de la chambre magmatique, les volumes de lave mis en jeu lors des éruptions passées, etc... Si le volcan na jamais été étudié, la comparaison avec dautres volcans du même type pourra donner des ordres de grandeur.
a) Choix des techniques et des sites. Le modèle de départ permet de choisir les paramètres judicieux à mesurer, destimer les grandeurs attendues et donc la précision nécessaire, ainsi que les techniques permettant dy parvenir. Dans le cas de mesures ponctuelles, la localisation géographique précise des sites dobservation doit être déterminée en fonction de lamplitude du signal escompté.
b) Mesures instrumentales. Les paramètres géophysiques (ou leurs variations) ont presque toujours des valeurs si faibles quils sont difficiles à mesurer avec un rapport signal sur bruit acceptable. Les mesures instrumentales font donc souvent appel à des techniques très pointues dont la pratique constitue parfois de véritables métiers : géodésie, gravimétrie... Les volcanologues profitent pleinement des développements de capteurs destinés initialement à des applications toutes autres, comme lexploration pétrolière ou les études de génie civil ; mais il faut parfois les adapter aux conditions spéciales dun environnement volcanique.
c) Traitement et validation des données. Les instruments de mesure fournissent rarement une valeur directe du paramètre physique recherché et de son erreur. Les données en valeurs « brutes » doivent être sélectionnées et traitées afin dobtenir des données en valeurs « géophysiques ». Ce traitement comprend la calibration des capteurs, la prise en compte des effets électroniques et des caractéristiques du système dacquisition (effets de filtre, dysfonctionnements, ...), mais aussi de perturbations externes sur les capteurs ou sur le site (météo, intervention humaine, ...). Il est pour cela nécessaire de compléter les mesures par un carnet de terrain exhaustif et par la mesure de paramètres annexes comme la température, la pluviométrie, la pression. Cette étape est indissociable de la mesure elle-même car elle fait intervenir une connaissance approfondie de lensemble des installations ou des campagnes de mesure. La validation consiste en une intégration de toutes les données traitées dont les paramètres sont soit identiques, soit reliés par une loi physique évidente. La comparaison des mesures obtenues par des techniques ou des capteurs différents permet dune part, de définir une erreur globale valable indépendante de toute la chaîne de mesure sur la valeur du paramètre physique recherché, et, dautre part, de tirer des conclusions sur le comportement dun site ou sur le couplage dun capteur avec lédifice volcanique.
d) Modélisation. Une modélisation procède toujours en deux étapes : (1) choix dun modèle physique simple comprenant un nombre limité de paramètres (problème « direct ») et (2) ajustement des paramètres du modèle pour rendre compte au mieux des observations de terrain (problème « inverse »). Les hypothèses qui sous-tendent le choix du modèle simplifié expriment à elles seules la justesse et les limites du modèle tout entier. Linversion des données observées, parfois lourde numériquement, permet uniquement destimer la probabilité dexistence du modèle, et donc en un certain sens de le valider, mais sans jamais pouvoir lextrapoler hors de ses hypothèses. La réalité étant infiniment riche et complexe, un modèle ne sera jamais totalement vérifié. Complété par de nouvelles observations et confronté à dautres modèles, il ne sera que de plus en plus probable, ou improbable.
e) Interprétation. Linterprétation consiste à intégrer les résultats du modèle à dautres modèles ou observations afin den tirer des conclusions sur le comportement du volcan. On cherche à déterminer les implications du modèle, en estimant par exemple des paramètres physiques qui nont pas été pris en compte dans la modélisation. Cette étape comprend également la confrontation du modèle aux autres types détudes, qui peut aboutir à une validation ou au moins une compatibilité du modèle. Lensemble de ces informations constitue une description quantitative du fonctionnement du volcan, basée sur des observations de terrain. Cest le modèle phénoménologique a posteriori, point de départ dune nouvelle étude qui permettra daffiner la connaissance du volcan.
f) Surveillance et prévision. La surveillance et la prévision des éruptions se basent sur des observations traitées et validées dune part, et sur un modèle phénoménologique issu des recherches en cours dautre part. Nous voulons insister ici sur le fait que la démarche permettant de déterminer lactivité du volcan requiert bien ces deux sources dinformation. Même si parfois, certaines étapes sont faites de manière implicite ou sommaire, une observation ne peut pas être interprétée directement en terme de mesure.
Le Merapi : volcan « laboratoire »
LIndonésie compte 129 volcans actifs. 79 dentre eux ont connu au moins une éruption depuis 1600. Ils représentent environ 13% des volcans actifs du monde. Outre les éruptions du Tambora et du Krakatau déjà citées, lhistoire récente a été marquée par nombre déruptions majeures notamment au Kelud (1920), Merapi (1930), Agung (1963) et Galunggung (1982), qui ont toutes causé la perte de vies humaines et de gros dégâts dinfrastructures. Parmi ceux-ci, le Merapi à Java Centre, est considéré par le Volcanological Survey of Indonesia (VSI) comme le plus dangereux. Ce strato-volcan andésitique haut de 2964 m est situé à 25 km au nord de la ville de Yogyakarta (3 millions dhabitants). Son activité récente est intermittente mais pratiquement continue dans le temps. Elle évolue entre la production paisible dun dôme de lave dans le cratère sommital, et de violentes explosions pouvant générer des nuées ardentes, des lahars et de larges dépôts de cendres. Depuis 1672, près de 10.000 personnes y ont trouvé la mort. En 1990, on a recensé 114.800 habitants dans la « zone de danger I » et 79.100 personnes réparties dans 32 villages de la « zone interdite » directement exposée à ces risques. Le Merapi a été déclaré « Decade Volcano » par lUNESCO en 1995.
Le VSI, établi en 1920 et chargé de la surveillance des volcans indonésiens, a toujours étudié le Merapi dune façon prioritaire. Dès 1924, un séismographe y fut installé, puis un observatoire complet fut établi à Yogyakarta en 1952. Depuis 1985, il est appelé Merapi Volcano Observatory (MVO) et a été renommé Volcanology Technical Research Center (VTRC) en décembre 1997. Les diverses collaborations internationales (France, USA, Japon, Allemagne, ...) ont fait du Merapi lun des volcans les mieux surveillés au monde. Si les publications scientifiques sont encore peu nombreuses à lheure où jécris ces lignes, un numéro spécial Merapi du Journal of Volcanological and Geothermal Research (JVGR) est sous presse , les observations en revanche, sont faites par un large spectre de méthodes depuis plusieurs dizaines dannées.
Le Merapi a été, en France, le sujet de 6 thèses universitaires qui traitent respectivement des aspects pétrologiques, géochimiques, géologiques, sismologiques, gravimétriques et géographiques :
- F. Kerinec : « Le Merapi, volcan actif darc insulaire (Java) », Orsay, 1982.
- I. Bahar : « Contribution à la connaissance du volcanisme indonésien : le Merapi (Centre-Java); cadre structural, pétrologie-géochimie et implications volcanologiques », Montpellier, 1984.
- P.C. Berthommier : « Étude volcanologique du Merapi (Centre-Java): téphrostratigraphie et chronologie - produits éruptifs », Clermont-Ferrand II, 1990.
- A. Ratdomopurbo : « Étude sismologique du volcan Merapi et formation du dôme de 1994 », Grenoble I, 1995.
- P. Jousset : « Microgravimétrie et gravimétrie en volcanologie : méthodologie et application au volcan Merapi, Java, Indonésie », Paris VII, 1996.
- F. Lavigne : « Les lahars du volcan Merapi, Java central, Indonésie. Déclenchement, budget sédimentaire, dynamique et zonage des risques associés », Clermont-Ferrand II, 1998.
En 1986, un accord de coopération scientifique a été signé entre la Délégation aux Risques Majeurs (DRM) du Ministère de lEnvironnement (France) et la Direction Générale de Géologie et des Ressources Minérales (DGGMR) du Ministère des Mines et de lÉnergie (Indonésie), dont le VSI dépend directement. Dans cet accord, renouvelé en 1992 puis en 1997, lobjectif des recherches en volcanologie est triple : « (1) mettre en uvre de nouvelles techniques dévaluation du risque volcanique, (2) former des scientifiques indonésiens, (3) chercher à mieux comprendre le comportement des volcans andésitiques de façon à mieux surveiller les volcans situés dans les DOM-TOM, aux Antilles ».
Le présent travail sinscrit pleinement dans ce cadre. Après 16 mois en poste de Coopérant du Service National au VSI, jai effectué six missions de terrain au Merapi afin dinstaller du matériel de surveillance et dorganiser des campagnes de mesures (durée totale : environ 6 mois de terrain, voir Annexe C). Ces périodes de coopération et de missions mont aussi permis dassurer la formation technique des équipes indonésiennes (traitement de données continues, utilisation du GPS, ...).
Le Merapi se présente comme un choix tout à fait adapté à ce travail :
- ce volcan andésitique a une activité très soutenue, permettant de nombreuses observations sur une échelle de temps compatible avec une thèse;
- il existe une infrastructure locale complète et ma connaissance préalable du pays a permis une étude dans les meilleures conditions;
- ces recherches sinscrivent dans un programme de coopération international sur la prévision des risques naturels.
Plan de la thèse
La structure de cette thèse est basée sur la trame méthodologique de la Figure 1. En cinq chapitres, nous étudions un cycle complet danalyse des déformations du Merapi, qui va du modèle a priori au modèle a posteriori, en passant par toute les étapes de mesures instrumentales, le traitement de données et la modélisation.
Le premier chapitre présente, par une brève étude bibliographique, le cadre géologique et les principaux éléments phénoménologiques du volcan Merapi qui nous ont permis de définir les paramètres de notre modèle de départ. Nous présentons ensuite les différentes techniques de mesure de déformation quil était possible dutiliser et nous discutons enfin du choix des sites qui ont servi à cette étude.
Au deuxième chapitre sont décrites les campagnes de mesures GPS réalisées et les installations instrumentales (stations clinométriques et extensométriques). Laccent est mis sur les spécificités méthodologiques de ce travail. Nous présentons toutes les données brutes calibrées en unité physique et corrigées deffets purement instrumentaux.
Le troisième chapitre expose les différents traitements de données : compensation des mesures GPS, correction deffets thermo-mécaniques sur les signaux clinométriques. Les données sont ensuite validées par des comparaisons entre les différents instruments ou méthodes de mesure. En étudiant en particulier les effets de site et les corrélations avec lactivité du Merapi, des comportements mécaniques locaux sont mis en évidence. Ce chapitre se termine par la présentation de lensemble des données traitées et calibrées, avec leurs erreurs relatives.
Le quatrième chapitre traite de la modélisation tridimensionnelle du champ de déformation en domaine élastique. Notre étude a été réalisée à deux échelles spatiales différentes : à léchelle de lédifice volcanique tout entier pour une étude de la chambre magmatique (article soumis à J.G.R. en décembre 1997), et à léchelle de la zone sommitale pour une étude du conduit magmatique et des fractures principales.
Lintégration et linterprétation des résultats des différents modèles sont regroupés au cinquième chapitre sous forme dune discussion qui aboutit à notre modèle a posteriori du volcan. Nous tirons alors des conclusions et proposont des perspectives, en déterminant notamment les techniques et sites de mesures qui permettraient une amélioration de la surveillance.
Enfin, les annexes décrivent les matériels et logiciels développés spécifiquement pour cette étude (Annexe A), les différents manuels dutilisation écrits pour lexploitation sur le terrain (fiches techniques et « modes demploi », Annexe B) et un calendrier des missions effectuées (Annexe C). Ces annexes sont extraites de mes rapports de mission que jai diffusés en langue indonésienne aux équipes concernées du VSI.


Dessins de BARBE dans La Recherche n°163, 1985.
Copyright © François Beauducel, Université Denis Diderot - Paris 7, mai 1998.
|Remerciements|
|Table des Matières|
|Avant Propos|
|Téléthèse|
|Home|