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Genèse et mobilité de l’hydrogène naturel: source d’énergie ou vecteur énergétique stockable?

18/03/2011

IFP Rueil Malmaison

14:00

Soutenances de thèses

Christèle VACQUAND

IPGP

Devant le jury composé de : François GUYOT ......... Directeur de thèse Alain PRINZHOFER ....... Co-directeur de thèse Bernhard KROOSS ........ Rapporteur Olivier VIDAL .......... Rapporteur Pierre AGRINIER ........ Examinateur Laurent CHARLET ........ Examinateur Résumé: Cette thèse s’est intéressée à la production d’hydrogène (H2) dans certains milieux continentaux et à l’étude expérimentale de sa migration dans des milieux géologiques. Dans un premier temps, nous avons analysé en Oman, aux Philippines, en Turquie et au Kansas (USA) des gaz riches en H2 associé à du méthane CH4 et à de l’azote N2. Les analyses systématiques des isotopes stables de l’hydrogène, du carbone et des gaz rares indiquent une origine de ce H2 de relativement basse température dans un aquifère assez peu profond. En surface, nous avons vérifié que l’émission de H2 était associée à des sources à très haut pH qui captent le CO2 atmosphérique sous forme de calcite et d’aragonite. Les signatures isotopiquement très lourdes en carbone de l’essentiel du méthane mesuré suggèrent une réduction du carbone inorganique dissous par ce H2. Nous suggérons que, comme dans la serpentinisation hydrothermale océanique mais à beaucoup plus basse température, la connexion entre la production de H2 et la roche ultrabasique est due à la présence abondante de fer (II) et à des conditions de potentiel redox qui permettent la réduction de l’eau en H2 ainsi qu’une bonne conservation de ce H2 dont une partie variable, dépendante des activités de CO2, est convertie en méthane. La combinaison de ce modèle de génération de H2 avec des données de migration des gaz rares, d’hydrologie et de géologie, nous a permis d’estimer un flux global de production de H2 au niveau des grands massifs ophiolitiques de 1013 à 1018 m3/yr. Dans une deuxième approche, nous avons réalisé des expériences de migration de H2 en milieu géologique naturel ou reconstitué au laboratoire. Nous avons montré que cette migration n’était pas particulièrement importante par rapport à celle d’autres gaz et de fait assez proche de celle de l’argon. Cette migration modérée, inférieure à celle de CO2 dans les milieux poreux saturés, est due à une solubilité relativement faible de H2 dans l’eau ainsi qu’à un coefficient de diffusion effectif dans le milieu poreux inférieur à celui de He et du même ordre que celui de Ar. Dans la mesure où H2 ne migre ni plus vite ni plus efficacement que CH4 par exemple, ces expériences ont permis d’établir la faisabilité de principe du stockage géologique de l’hydrogène ; il reste toutefois à étudier la stabilité chimique de cette molécule réactive dans un réservoir donné.