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La dynamique du point chaud Réunion

01/10/2018

IPGP - Îlot Cuvier

09:30

Soutenance d'Habilitation à Diriger des Recherches

Amphithéâtre

Vincent Famin

Systèmes Volcaniques (GSV)

Les travaux présentés dans cette habilitation à diriger les recherches synthétisent mes douze années d'étude des volcans réunionnais, depuis mon recrutement à l’université de La Réunion en 2005. L’étalement gravitaire des deux édifices principaux de cette île, le Piton des Neiges (inactif) et le Piton de la Fournaise (actif), est souvent comparé à celui des volcans d’Hawaï qui subissent un fluage sous leur propre poids. Les travaux présentés ici montrent que ces deux édifices réunionnais présentent en fait des déformations plastiques localisées sous forme de détachements peu profonds (<3 km), dont le glissement est fortement lié à l’activité intrusive. Ces détachements sont susceptibles d’évoluer en déstabilisations soudaines. Des dépôts d’avalanches de débris, abondants à terre et peu représentés en mer, témoignent que de tels évènements de déstabilisations se sont produits par le passé, essentiellement en domaine subaérien. Il est donc probable que la partie émergée de La Réunion soit celle qui subit le plus de déformation. L’étude des paléo-contraintes de cette partie émergée suggère l’occurrence de permutations récurrentes des axes de contraintes, ce qui implique une absence de fluage des édifices. Les volcans réunionnais seraient ainsi des édifices beaucoup plus « résistants » que ceux d’Hawaï, sans doute à cause d’une activité magmatique moindre et d’un flux de chaleur inférieur. Ce comportement rhéologique est en fait beaucoup plus proche de celui des volcans des îles Canaries, que des volcans hawaiiens. A cet étalement gravitaire se superpose un champ de contrainte régional, ce qui suggère l’existence d’une tectonique intraplaque réactivant les structures de la croûte océanique du bassin des Mascareignes.