PALAVAS – Érosion présente et passée des îles volcaniques tropicales

À l’échelle des temps géologiques, l’altération chimique des roches silicatées est le plus grand puits de CO2 atmosphérique. Il a été suggéré que l’altération des îles volcaniques constitue une fraction substantielle de l’absorption globale de CO2 atmosphérique par l’altération des roches, car ces roches sont caractérisées par une cinétique de dissolution rapide. Les îles volcaniques tropicales sont particulièrement importantes en raison de leurs précipitations orographiques soutenues sous un climat chaud et des taux d’érosion physique élevés déclenchés par les cyclones.

Dans le projet PALAVAS, nous testons l’hypothèse selon laquelle, en l’absence de rajeunissement du paysage par soulèvement tectonique comme rencontré dans les orogènes collisionnels, les taux d’altération des îles volcaniques tropicales sont certes initialement très élevés après la mise en place d’un champ volcanique, mais diminuent ensuite fortement. Pour tester cette hypothèse, nous appliquons la géochimie élémentaire classique et les nouveaux traceurs isotopiques du béryllium et du lithium pour quantifier taux et de l’intensité de l’altération, complétés par l’analyse des biomarqueurs et la modélisation numérique pour déconvoluer les contrôles climatiques sur l’altération, sur les îles tropicales intensément étudiées de la Guadeloupe et de la Réunion. Sur ces îles, les archives lacustres terrestres (<10 ka) devraient enregistrer les signaux récents de l’altération et de l’érosion. Les archives marines (<800 ka) au large de la Réunion qui sont directement alimentées par des rivières côtières drainant des unités de lave d’âges distincts offrent la possibilité de saisir l’histoire complète de l’altération mafique pour un champ volcanique donné. En examinant les produits d’altération modernes (sols/sédiments fluviaux) qui prévalent sur des unités de lave d’âges différents, la sensibilité de nos proxies aux types de roches mafiques et intermédiaires sera évaluée.