Morphologie des cônes alluviaux

Les cônes alluviaux sont des dépôts sédimentaires qui se mettent en place à la sortie des reliefs en érosion. Cette position leur confère un rôle d’archive sédimentaire. Leur géométrie est déterminée par trois paramètres clés : le débit d’eau, la taille des sédiments et le débit de sédiments. Dans le cadre de cette thèse, trois séries d’expériences ont été réalisées afin de quantifier indépendamment l’influence de chacun de ces paramètres d’entrée sur la morphologie des cônes. Ces expériences montrent tout d’abord que le profil longitudinal d’un cône est contrôlé par la rivière qui le construit. Lorsque le flux de sédiment est faible, la rivière alimentant le cône est au seuil de mise en mouvement des sédiments. Par conséquent, sa pente, et donc celle du cône, dépendent uniquement de la taille des sédiments charriés et du débit d’eau. Cette pente augmente avec la taille des sédiments et diminue avec le débit d’eau. Lorsque le débit sédimentaire augmente, la pente du cône s’élève par contre au-dessus de sa valeur seuil. Dans ce cas, puisque la rivière dépose les sédiments, le débit sédimentaire diminue vers l’aval, ce qui induit un profil concave. La pente proximale du cône enregistre ainsi la valeur de ce débit sédimentaire. Les cônes composés de sédiments de mobilité différentes permettent ensuite d’illustrer l’influence de la taille des sédiments sur leur pente. Les sédiments les moins mobiles se déposent en amont du cône ou la pente est alors plus forte. Cette ségrégation rend ainsi possible l’estimation de la composition du mélange initial à partir de la géométrie des dépôts. Enfin, des résultats préliminaires sont également obtenus au sujet de l’enregistrement de la variation des forçages dans la stratigraphie du cône. Des pistes pour appliquer toutes ces observations aux cônes naturels sont également envisagées.