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Etude des zones instables du pourtour du cratère Dolomieu et évaluation des risques pour les visiteurs

En avril 2007, le sommet du Piton de la Fournaise a vu sa morphologie changer radicalement. Son cratère principal, le Dolomieu, préalablement empli jusqu’au rebord d’un champ de lave dû aux successives éruptions sommitales, s'est s’effondré en l’espace de quelques jours sur un abîme d’environ 300 mètres de profondeur.

Etude des zones instables du pourtour du cratère Dolomieu et évaluation des risques pour les visiteurs

Date de publication : 30/10/2018

Observatoires, Presse, Recherche

Thèmes liés : Risques naturels

Illustration of instantaneous collapse of part of the Dolomieu rim (a) Aerial photograph taken on December 15th 2008 showing the interior of the western edge of the Dolomieu (© F. Massin). (b) Photograph of the collapse of structure (A) during the eruption of January 2nd 2010 (© A. Di Muro).

Situé sur l’ile de la Réunion, au large de Madagascar, ce volcan est l’un des plus actifs et visités de notre planète. L’effondrement ayant élargi et déstabilisé les contours du cratère Dolomieu, le sentier permettant aux visiteurs d’en faire le tour avant 2007 a été fermé par arrêté préfectoral et un nouveau tracé amenant les randonneurs sur une plate-forme d’observation sécurisée a été créé.

Malgré cela, de nombreuses personnes entreprennent toujours de faire le tour de cette impressionnante curiosité géologique. Afin de quantifier le risque de déstabilisation soudaine de la bordure du cratère pour ces visiteurs, l’OVPF (Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise) a mené des campagnes de photographie aérienne haute résolution sur le sommet du volcan, de 2008 à 2015.

Les données géodésiques issues de ces campagnes ont permis de cartographier très précisément (à quelques dizaines de centimètre près) les zones instables et de mesurer leur mouvement au cours du temps. En 7 ans, certaines parties bien définies de la bordure se sont déplacées de 50cm à 2m en direction du centre du cratère et ont fini par se décrocher, produisant des effondrements importants faisant instantanément reculer le bord du Dolomieu de quelques dizaines de mètres. Ces effondrements, situées principalement au nord-ouest, se sont accélérés depuis la reprise de l’activité en 2014.

Les données issues de ces campagnes confirment d’une part que la plate-forme d’observation, située à l’est du cratère sommital, repose sur une des zones les moins instables et d’autre part que la bordure du Dolomieu est toujours sujette à de fréquents effondrements et même davantage pour la période 2014-2015 qu’entre 2008 et 2014.

Détermination du risque de déstabilisation de la bordure du cratère Dolomieu. (a) aléas par zones, montrant le mouvement des différentes parties de la bordure en direction du centre du cratère sur la période 2008-2015 (b) détermination conjointe de la vulnérabilité (localisation des visiteurs du “tour des cratères” - excluant la population se rendant uniquement sur la plate-forme - en 2008, puis en 2015) (c) analyse croisée du niveau de risque. Le niveau 1 (vert) correspond aux zones avec moins d’1% de fréquentation en 2015 ou moins de 0.1m de mouvement. Le niveau 2 (jaune) concerne les zones avec 1 à 5% de randonneurs et entre 0.1 et 0.5m de mouvement. Les parties de la bordure ayant entre 5 et 15% de visiteurs et 0.1 à 0.5m de déformation ou 1 à 5% et 0.5 à 1m entrent dans le niveau de risque 3 (orange). Finalement le niveau 4 (rouge) correspond aux zones très fréquentées (>50%) et très instables (plus d’1m de mouvement).

Réf : Multi-temporal airborne Structure-from-Motion on caldera rim: hazard, visitor exposure and origins of instabilities at Piton de la Fournaise, A. Derrien, N. Villeneuve, A. Peltier et L. Michon, Progress in Physical Geography: Earth and Environment, Oct. 2018, doi:10.1177/0309133318808201

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