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Mission sismique en mer « Tellus Mayotte »

L’appel d’offres, intitulé “Tellus Mayotte”, lancé fin 2018, et comportant trois grandes opérations, deux à terre (Mayotte et Glorieuses) et une en mer, a permis de retenir le partenariat de plusieurs instituts de recherche français (IPGP/IPGS/BRGM/LIENs/ISTerre/IFREMER). La mission décrite ci-après correspond à la première phase de la mission en mer. Elle est permise grâce à la mobilisation du navire de charge YLANG de la Société de Gestion et de Transports Maritimes, permettant le largage des appareils de mesure en mer.

Mission sismique en mer « Tellus Mayotte »

Date de publication : 22/02/2019

Observatoires, Presse, Recherche

L’équipe de scientifiques mobilisée est constituée de trois membres de l’équipe du parc national des sismomètres fond de mer INSU-IPGP (Wayne Crawford, responsable scientifique, Romuald Daniel, responsable technique et Simon Besançon, ingénieur OBS), accompagnés par Jean-Frédérique Béart, responsable technique du loueur du bateau, et Caroline Mauduit, cheffe de service Risques Naturels de la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL).

Carrés blancs : appareils de mesure de type OBS (Ocean Bottom Seismometer) déployés entre 20 et 65 km à l’Est de Mamoudzou / Étoiles jaunes : sismomètres large bande à terre bientôt déployés / Cercles verts, rouges et noirs : foyers sismiques identifiés par les différents réseaux

Positionnement des appareils de mesures

Le choix de l’emplacement des instruments de mesures a été effectué en fonction de plusieurs paramètres :

  • l’encadrement de la localisation calculée des foyers de séismes grâce aux différents réseaux de mesures, par 6 appareils venant compléter le réseau d’observation à terre,
  • le positionnement par rapport à la bathymétrie du fond océanique, notamment pour favoriser le dépôt des appareils dans des zones planes et à l’abri des zones de mouvements de sédiments marins, identifiées grâce au traitement des cartes de pentes des fonds océaniques.

 

Largage des OBS

Les sondes sont larguées les unes après les autres en surface de l’océan, pour atteindre leur position théorique estimée, entre 1600 m et 3520 m de profondeur. Les 6 OBS ont été déposés entre le 23 février à 22h20 (heure locale) et le 25 février à 14h44 (heure locale). La mise à l’eau a été réalisée grâce à une grue, débordant l’OBS au dessus de l’eau. Un système de largage mécanique permet ensuite de détacher le système de la grue lorsque la position précise est atteinte par positionnement GPS du bateau.

Manipulation par la grue puis largage dans l'eau d'une sonde (OBS).

Traitement des données

L’analyse des données, qui sera possible après la récupération des OBS, devrait permettre de valider les hypothèses sur l’origine du phénomène, tectonique/volcanique mais également de préciser les dimensions du phénomène supposé et la localisation des séismes (un foyer unique ou plusieurs foyers, la distance des foyers de Mayotte, etc.). Elle pourra également mettre en évidence des processus de migration de magma à travers des conduits (cheminées, filons) et préciser si les sources magmatiques sont profondes ou plus superficielles.

Ces informations permettront une meilleure compréhension de l’essaim de séismes en place depuis mai 2018 et donc une meilleure évaluation des risques pour la population mahoraise, notamment à travers une meilleure estimation des évolutions spatio-temporelles de la distribution des séismes.

Carte des pentes en degré d’après la bathymétrie. Pour l’OBS MONO déployé en surface au niveau du disque gris, un programme de calcul alimenté par les temps de parcours des ondes acoustiques, pour les 5 localisations de surface, indique que l’OBS est arrivé au fond à l’emplacement représenté par un carré noir, soit avec un décalage de 280 m au Nord-Nord-Est.

Les mesures permettront notamment de confirmer ou non l’hypothèse du réseau de failles créé dans une zone d’accommodation tectonique entre le rift Est-africain et la région frontière entre les plaques Afrique, Inde et Somalie. Ces données pourront également être utilisées pour valider la zone de sismicité régionale de Mayotte (zone modérée de niveau 3 sur 5) et des enseignements sur la formation de l’archipel de Comores pourront vraisemblablement en être tirés.

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