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Nouvelle image magnétique d’une planète tectoniquement active

En utilisant 70 ans de données (aéroportées, satellitaires, de terrain…) une équipe française (LMV, IPGP et LPG) vient de publier la carte globale la plus précise jamais réalisée à ce jour du champ magnétique produit par les roches terrestres aimantées.

Nouvelle image magnétique d’une planète tectoniquement active

Date de publication : 26/11/2021

Presse, Recherche

Équipes liées :
Géomagnétisme

Le champ magnétique de la Terre est dominé par un champ principal produit par un mécanisme de dynamo auto-entretenu qui puise son énergie dans la convection du noyau métallique à 2900 km de profondeur. C’est ce champ principal qui est responsable de la présence d’un pôle magnétique Nord et d’un pôle magnétique Sud à la surface de la Terre. Derrière ce champ de grande échelle, se cache cependant aussi d’autres champs, produits par des sources plus discrètes. L’un des plus fascinants est celui produit par les roches qui ont été aimantées par le champ principal. Cartographier ce champ permet de retrouver des informations précieuses, tant sur la distribution et l’origine de l’aimantation des roches qui en sont responsables, que sur l’histoire tectonique mouvementée de la surface terrestre.

 

Image planétaire globale de la composante radiale du champ magnétique produit par les roches terrestres (en rouge : champ sortant, en bleu : champ entrant), jusqu’à des échelles de l’ordre de 40 km.

Avec le soutien du CNES et dans le cadre de l’exploitation de la mission spatiale Swarm de l’ESA, une équipe française associant le LMV, l’IPGP et le LPG (laboratoires du CNRS et des universités de Clermont Auvergne, de Paris et de Nantes), vient de publier la carte globale la plus précise jamais réalisée à ce jour de ce champ. lus de 70 ans de levés aéroportées, de campagnes en mer, et d’observations satellitaires en orbite basse, ont ainsi été utilisés pour produire un modèle décrivant ce champ depuis les plus grandes échelles non dominées par le champ principal jusqu’à des échelles de l’ordre de 40 km. 

Ce modèle révèle les signatures magnétiques témoignant des forces telluriques prodigieuses qui ont façonné la surface terrestre et en régissent encore la dynamique. Ce signal magnétique provient en effet principalement de roches ignées et métamorphiques suffisamment froides pour porter une aimantation, principalement présentes dans la croûte terrestre. Leurs signatures magnétiques permettront de contraindre davantage les modèles géodynamiques de la croûte, de préciser les contours des provinces géologiques en profondeur, en particulier dans les zones peu accessibles comme l’Antarctique, de mieux localiser et circonscrire les anciennes structures d’impact, de suivre les extensions des failles tectoniques, et plus généralement, de mieux mettre en évidence les contrastes magnétiques produits par les collisions continentales, l’extension des planchers océaniques et la subduction. L’aimantation des roches ne pouvant se maintenir au-dessus d’une température d’environ 580°C, ce modèle global permettra également de donner une contrainte précieuse sur l’état thermique de la croûte terrestre en révélant les zones « froides » épaisses, produisant des signaux plus intenses, et les zones « chaudes » plus superficielles, produisant des signaux plus faibles.

 

Réf : Thébault, E., Hulot, G., Langlais, B., & Vigneron, P. A Spherical Harmonic model of Earth’s lithospheric magnetic field up to degree 1050. Geophysical Research Letters, https://doi.org/10.1029/2021GL095147

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