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Variation séculaire du champ géomagnétique en Europe occidentale aux Ve-Ier millénaires av. J.-C.: avancées récentes et perspectives

06/12/2013

IPGP - Îlot Cuvier

11:00

Séminaires communs Géomagnétisme-Paléomagnétisme

Salle 310

Gwenaël Hervé

Université de Munich

Au cours des dix dernières années, l’augmentation considérable de la documentation de référence et le développement des modèles globaux en harmoniques sphériques ont permis des progrès significatifs de notre connaissance du champ géomagnétique : étude de la dynamique des « flux patchs » à la limite noyau-manteau, mise en évidence des « jerks archéomagnétiques », de la possible relation entre variation séculaire et variation climatique... Cependant, l’analyse doit bien souvent se limiter aux deux derniers millénaires, qui concentrent la grande majorité des données de référence. Aussi, il apparaît essentiel d’acquérir des données de référence plus anciennes, afin de pouvoir étudier de manière fiable la variation séculaire sur une plus longue période. L’Europe occidentale, pour laquelle l’usage de la céramique s’est généralisé vers 5000 av. J.-C., présente un fort potentiel par le dynamisme de la recherche en archéologie. Les courbes de variation séculaire locales ont récemment pu être étendues jusqu’en 1500 av. J.-C. pour la direction et jusqu’en 800 av. J.-C. pour l’intensité du champ géomagnétique (Hervé et al., 2013a et b). La documentation a également été complétée aux V-IVème millénaires av. J.-C. (Néolithique, Hervé et al., 2013a ; Carrancho et al., 2013 ; Kapper et al., 2013). Cette présentation fait le point sur ces avancées récentes, notamment pour le premier millénaire av. J.-C., et aborde les spécificités de la méthodologie d’analyse des terres cuites (fours, foyers, céramiques) du Néolithique à l’âge du Fer. En effet, la taille et la friabilité des structures nécessitent d’adapter les méthodes de prélèvement. L’absence de textes historiques complique la datation des structures, qui doit alors reposer sur l’ensemble des informations chronologiques disponibles sur les sites archéologiques (stratigraphie, chrono-typologie des mobiliers, radiocarbone, dendrochronologie) (Hervé et al., sous presse). Le protocole d’archéointensité est illustré par l’analyse de cinq foyers de Corent (Puy-de-Dôme) datés entre 950 et 800 av. J.-C. Puis, les nouvelles courbes de variation séculaire de la direction et de l’intensité, construites suite à l’acquisition de 37 nouvelles archéodirections et 18 archéointensités (Hervé et al., 2013a et b), sont l’occasion de discuter de l’influence de la sélection et/ou de la pondération des données sur les modèles de variation séculaire. Ces courbes montrent une variation non-monotone de l’inclinaison entre 65 et 75° entre 1500 et 0 av. J.-C. et une variation très forte de la déclinaison D et de l’intensité F: un maximum en ~800 av. J.-C. (~30° pour D et ~90µT pour F) et un minimum en ~250 av. J.-C. (~-5° pour D et ~60µT pour F) sont observés. Ces résultats confirment la datation en 800 av. J.-C. d’un « jerk » archéomagnétique et permettent de proposer un possible lien entre un minimum d’intensité et un changement de courbure de la direction en 250 av. J.-C. Les tendances de ces nouvelles courbes de l’Europe occidentale sont cohérentes avec celles des courbes d’Europe orientale et de Mésopotamie. Le décalage d’environ 100 à 200 ans est indicateur d’un « westward drift ». Il est important de noter que les cinq archéointensités de Corent, contemporaines (aux erreurs de datation près) des scories cuivreuses de Ben-Yosef et al. (2009) et Shaar et al. (2011), ne mettent pas en évidence de « spike » géomagnétique. La variation séculaire prédite par les modèles globaux CALS3k.4, ARCH3k.1 et dans une moindre mesure ARCH3k_cst.1, A_FM/ASD_FM/ASDI_FM (Licht et al., 2013), est lissée par rapport à nos courbes de variation séculaire. Enfin, nous ferons un rapide bilan de la variation séculaire du champ géomagnétique en Europe occidentale depuis 1500 av. J.-C., avant de présenter la documentation existante entre 5000 et 1500 av. J.-C.