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Nouvel éclairage sur l’origine de l’appauvrissement en éléments volatils de la Lune

La Lune intrigue depuis longtemps par sa surface aride, dépourvue d’eau liquide et soumise à des variations de température extrêmes. Ces caractéristiques traduisent un déficit marqué en éléments volatils, comme l’eau ou certains gaz. Les travaux récents menés par le doctorant Wei Dai, sous la direction de Frédéric Moynier, et par leurs collègues du CNRS au sein de l’équipe CAGE (Cosmochimie, Astrophysique et Géophysique Expérimentale) de l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Cité), ont permis d’apporter des éléments de réponse quant à l’origine de cet appauvrissement, tout en confirmant une certaine homogénéité chimique à l’échelle lunaire. Ces résultats sont parus le 28 mai dans la revue PNAS.

Nouvel éclairage sur l’origine de l’appauvrissement en éléments volatils de la Lune

Écantillon de météorite lunaire

Date de publication : 28/05/2025

Évènements, Presse, Recherche

Les échantillons rapportés par les missions Apollo avaient déjà mis en évidence cette pauvreté en volatils, sans que son origine soit entièrement comprise. Grâce à lutilisation de méthodes isotopiques de nouvelle génération, les chercheurs ont pu montrer que cet appauvrissement résulterait dune évaporation importante survenue après un impact géant entre la Terre et un autre corps céleste, événement aujourdhui considéré comme à lorigine de la formation de la Lune.

Une analyse détaillée de météorites lunaires

Afin de mieux cerner l’étendue de ce phénomène, l’équipe de recherche a examiné des météorites lunaires, qui proviennent dimpacts ayant projeté des fragments de la Lune jusqu’à la Terre. Ces échantillons, distincts de ceux des missions Apollo, présentent des compositions légèrement différentes. Leur analyse a néanmoins révélé une cohérence isotopique et chimique avec les échantillons lunaires déjà connus, ce qui tend à montrer que lappauvrissement en volatils serait global, et non limité à certaines zones.

Des perspectives nouvelles pour l’étude de la Lune

Frédéric Moynier souligne : « Ces résultats permettent de mieux cerner les conditions de formation de la Lune et les processus thermiques qui ont pu influencer sa composition. Le fait de retrouver une telle homogénéité entre différents types d’échantillons constitue une avancée pour l’évaluation de la composition globale de notre satellite et la validation des modèles de sa formation. »

Vers de nouvelles confirmations avec la mission Change 6

La mission Change 6, qui a récemment permis le retour d’échantillons inédits en provenance de la face cachée de la Lune, offrira lopportunité de tester ces conclusions sur des matériaux encore jamais analysés. Ces données viendront enrichir la compréhension de lhistoire chimique et isotopique de la Lune, et pourraient confirmer les hypothèses avancées par l’équipe de recherche.

Source :

A whole scale volatile depleted lunar interior, PNAS

DOI: https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2422726122

Contacts :
IPGP : Pierre-Yves Clausse I I + 33 (0)6 51 67 84 83
CNRS : Bureau de presse I I +33 (0)1 44 96 51 51

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