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La structure crustale et la cinématique des Andes centrales revisitée

Depuis l'avènement de la tectonique des plaques, on distingue les chaînes de montagnes dues à la collision de blocs continentaux, dont l'exemple type est l'Himalaya et celles qui sont liées à la subduction d'une plaque océanique en bordure d'un continent telles que les Andes.

La structure crustale et la cinématique des Andes centrales revisitée

Date de publication : 15/05/2018

Grand Public, Presse, Recherche

Thèmes liés : Système Terre

Les deux types de modèles en compétition pour l'orogenèse des Andes Centrales à 33.5°S: (a) modèle classique, (b) modèle alternatif (ce travail)

La genèse du relief imposant des Andes et de l’Altiplano, s’étendant sur plus de 5000 km tout le long de la côte ouest de l’Amérique du Sud, reste sujette à débat. Une controverse récente oppose deux classes de modèles tectoniques visant à expliquer sa formation (figure 1) : la vision « classique » de chevauchements d’échelle crustale opposés à la subduction (vers l’intérieur du continent sud-américain) est ainsi remise en cause par un modèle publié en 2010 et 2015 par des chercheurs de l’IPGP. Dans ce modèle alternatif, la chaîne s’initie sur le chevauchement ouest-andin, synthétique à la subduction, avant de se développer de façon bivergente et de croitre ensuite vers le continent.

Dans un article récemment publié dans Tectonics, Magali Riesner et ses collaborateurs (équipes de tectonique de l’IPGP et de l’université du Chili) réévaluent ces modèles divergents en construisant une coupe structurale d’échelle crustale à la latitude de Santiago du Chili (33.5°S). Partant de cette coupe, basée sur une cartographie 3D des séries géologiques déformées et en la combinant avec l’ensemble des données géologiques disponibles, les auteurs reconstruisent l’évolution cinématique de l’orogène des Andes à cette latitude. L’évolution proposée (figure 2) implique le soulèvement progressif d’un massif de socle – la « Cordillère frontale » – au-dessus du chevauchement crustal à vergence ouest – le « West Andean Thrust » ou WAT. Le déplacement sur le WAT, estimé ici entre 30 et 55 km environ, est essentiellement transféré dans la chaîne de plis et de chevauchements de la « Cordillère principale » située plus à l’ouest. Dans ce modèle, la célèbre chaîne de l’Aconcagua – « Aconcagua fold and thrust belt » ou AFTB – n’est qu’une structure secondaire au-dessus du WAT et de la culmination de socle de la Cordillère frontale. L’équipe de chercheurs montre que la structure, la cinématique et la mécanique de l’orogenèse andine – et par extension de toutes les chaînes cordilléraines – sont comparables à celles des chaînes de collision de type alpin ou himalayen.

Évolution cinématique de la chaîne andine à 33.5°S

Réf :

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